La presse se concentre tantôt sur la Grèce et son chaos tantôt sur l’Espagne et ses banques.
Dans les deux cas, pour l’avenir de l’euro, c’est pas « joyeux »
La Grèce fera faillite sur l’ensemble de ses dettes et les 30 000€ donnés par tête de Grec n’auront servi à rien sur le plan européen. Savoir si la Grèce reste ou non dans l’Union européenne est maintenant anecdotique.
Quant à l’Espagne, ses banques devraient avoir besoin de 68 Mds€ de capital dans les trois années à venir. De l’argent que personne n’a, bien évidemment. Il faudra l’imprimer en faisant croire qu’on l’emprunte.
Le cas espagnol est très intéressant car il préfigure le nôtre.
Nos similitudes sont plus grandes que nos différences. Cependant, parmi nos différences, il en existe une de taille : si la dette publique espagnole est inférieure à la nôtre (de l’ordre de 60% du PIB), la dette privée espagnole, celle des ménages, est bien plus importante que la nôtre.
À l’inverse, les Français restent épargnants dans l’âme . Ce n’est pas parce que notre État est insolvable que les Français le sont. De ce point de vue, il existe bien une « exception française » si nous nous comparons aux Espagnols, aux Portugais (dans ce pays, il paraît même que les tournées au bistrot se payent à crédit avec une carte !), aux Irlandais, aux Grecs ou aux Américains.
Ce bas de laine suscite des convoitises et François Hollande aimerait bien le voir grossir.
Sa décision de relever le plafond du Livret A est révélatrice.
Elle va permettre de renationaliser la dette et de la diriger vers les OATi , les obligations d’État indexées sur l’inflation française. Or ces obligations coûtent de plus en plus cher à l’État puisque les chiffres d’inflation officielle progressent.
Que penser d’une telle épargne ?
Il s’agit bien entendu d’un piège. On vous propose de placer non plus 15 300€ mais 30 600€ en franchise d’impôt sur votre livret A.
La rémunération dudit livret est fixée par le gouvernement et elle est (en principe) fonction de l’inflation.
- Premier problème : « en principe », car cette indexation n’est pas mécanique.
- Deuxième problème : c’est le gouvernement qui contrôle la méthode de mesure pratiquée par l’INSEE,
- Troisième problème : les dépôts sur livrets sont immédiatement recyclés dans les émissions obligataires françaises. L’État français doit trouver tous les jours 800 M€ sur les marchés pour rouler sa dette et payer ses dépenses courantes. Un jour viendra où il aura du mal à les trouver à un taux supportable. Ce jour là, nécessité faisant loi, il réquisitionnera nos livrets. Notre épargne sera gelée et on nous expliquera que c’est une crise de liquidité, pas de solvabilité.
Selon L’Agefi d’hier, 9% des 60 millions de livrets sont au plafond des 15 300€ et ils représentent 40% des dépôts. À fin mars, l’encours des livrets A atteignait 224 Mds€.
Par ce moyen, le nouveau gouvernement peut mettre potentiellement la main sur 90 Mds€ à recycler en emprunts obligataires. Il financerait ainsi presque la moitié de ses besoins d’emprunt !
Ce que cela signifie pour nos investissements
À l’heure actuelle, le seul abri de votre épargne (attention, épargne mais pas investissement) ce n’est pas une obligation ou un livret (qui n’est rien d’autre qu’un dépôt transformé en obligation), c’est l’or.
L’or baisse en dollar, car l’effet valeur refuge du billet vert tient toujours. Il pourra même encore baisser en dollar en cas de faillite désordonnée en Europe.
Le trouillomètre en zone euro revient dans la zone rouge, c’est le sens du dernier titre de L’Agefi ; les banques ne se font plus confiance entre elles et viennent déposer leur cash auprès de la BCE tous les soirs.
Mais regardez l’or exprimé en euro et vous pouvez vérifier que depuis le début de l’année, il est toujours positif : +1,10% depuis le 1er janvier et +16,48% sur douze mois.
Actuellement, l’or confirme son rôle unique d’actif triple A. Faites comme les banques centrales des pays émergents : n’hésitez pas à en reprendre dans les creux. C’est plus sûr que le Livret A et les promesses de François Hollande !