Super « Marios »

Face au bras de fer franco-allemand sur les Euro-obligations, l’Italie et la BCE sont montées au créneau hier soir…

Ainsi, le Premier ministre italien Mario Monti a défendu une nouvelle fois l’émission de cette dette commune à la zone Euro, tandis que le président de la BCE, l’Italien Mario Draghi, plus réservé sur le sujet des Eurobonds, a néanmoins appelé les dirigeants de la zone Euro à faire un « saut » vers plus de fédéralisme…

Lors d’une conférence de presse, Mario Monti a une nouvelle fois apporté son soutien au nouveau président français François Hollande, en estimant que les Euro-obligations pourraient être mises en place rapidement, contrairement aux idées reçues : « l’Italie est très favorable à la création d’euro-obligations quand le moment sera opportun, et nous ne pensons pas que ce moment soit très éloigné ! », a déclaré le Premier ministre italien.

M. Monti s’est aussi dit convaincu que la Grèce restera dans la zone Euro et que l’Allemagne n’a aucun intérêt à ce qu’un pays, quel qu’il soit, quitte la zone Euro…

Il a aussi demandé aux Européens, y compris aux « plus teutons d’entre eux de s’abstenir de prononcer des diktats » contre Athènes…

Mercredi soir, M. Monti avait déjà déclaré à l’issue du sommet européen informel de Bruxelles que la majorité des pays européens s’étaient prononcés en faveur de la création d’obligations européennes communes, un projet auquel l’Allemagne s’oppose catégoriquement…

De son côté, Mario Draghi, le président de la BCE, dont la position vis-à-vis des Euro-obligations est plus mitigée, compte-tenu du mandat de la Banque centrale européenne, a appelé hier soir les dirigeants de la zone Euro à faire un « saut » vers le fédéralisme, seul moyen selon lui de rassurer les investisseurs sur l’avenir de l’Euro.

Si les actions de la BCE (prêts à 3 ans, rachat d’obligations d’Etats en difficulté) ont « permis de gagner du temps, et d’éviter un effondrement du système bancaire« , la vraie solution pour l’Europe passe par davantage d’intégration budgétaire et politique : « Nous sommes arrivés au point où le processus d’intégration européenne a besoin d’un saut courageux d’imagination politique pour survivre« , a déclaré le président de la BCE dans un discours à l’université de Sapienza à Rome.

« Il faut que les gouvernements des pays membres de la zone Euro définissent de manière conjointe et irréversible leur vision de ce que sera la construction politique et économique qui soutient la monnaie unique », a-t-il ajouté…

Lors du sommet de mercredi soir, plusieurs pays dont l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la France ont pressé la BCE de faire davantage pour résoudre la crise de l’Euro, mais l’institut d’émission, soucieux de son indépendance, compte insister en priorité pour que la classe politique prenne ses responsabilités plutôt que de compter à chaque étape de la crise financière sur les actions d’urgence du « pompier de service »…

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